Brûler les images / qui es-tu ?

Dans notre condition d’être au monde, notre quête d’identité, ce sentiment d’être “a côté”, d’être en quête d’identité est-il analogique à la façon dont ces images ont été fabriquées ? Est-ce moi qui perçoit et interprète les images qu’a fabriqué ma mère pour comprendre cette relation intergénérationelle, comme si celle-ci était soumise à une certaine logique ? Que disent les images de la perception de leurs auteurs ? Mon interpretation, à la manière de la psychanalyse, est-elle légitime, éthique ? Qu’est-ce qui échappe à toute définition ?

Pour ce projet toujours en cours et amorcé en 2021, j’ai collecté puis selectionné les photographies appartenant à ma mère, dans un premier temps. Avec un travail de manipulation, réappropriation, impression, surimpression, découpage, recadrage, transfert sur la pierre de ces archives familiales, il s’agit au départ de questionner ce regard qu’a porté ma mère sur le monde et les problématiques que cela soulève : filiation, épigénétique, relation à l’objet…

Au croisement de la photographie, de l’estampe et du dessin et là où la photo serait le sujet de la lithographie, procédé qui évoque la mémoire, le fantôme et de surcroît la présence, la lithographie et ses gestes deviennent les sujets de la photo, comme un face à face, une mise en abîme.

[Ce projet a fait l’objet d’une résidence de transmission-création intitulée TRANSAT. Coordonnée par les Ateliers Médicis et le ministère de la culture. La résidence s’est déroulée à l’EPHAD Louise Weiss de Noeux-les-mines, grâce à l’aide précieuse et l’accueil chaleureux de son équipe et ses résident.es. Je les remercie infiniement de m’avoir ouvert leur porte.]